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Demain, 26 août 2015, paraîtra Anomalie des zones profondes du cerveau.

 

Sur ce blog, pendant quelques semaines, je vais en expliquer les prémices, en dérouler certains motifs ; et donner dans la digression.

 

Une trentaine de billets seront ainsi publiés, presque quotidiennement.

 

 

C’est toujours une histoire de rencontre. Entre une pensée et une forme. De cette étincelle naît un désir de livre et l’énergie qui conduit à sa réalisation.

Par exemple, Je ne sais rien d’un homme quand je sais qu’il s’appelle Jacques, c’était le croisement entre cette étrange phrase lue dans Le Capital de Marx et la constellation de la Grande Ourse. Le Travail de rivière, la rencontre entre l’univers des contes et le vocabulaire ouvrier. Soliste, les obsessions du musicien Glenn Gould s’inscrivant dans la forme des Variations Goldberg de Jean-Sébastien Bach dont l’interprétation a encadré sa vie…

 

Pour Anomalie des zones profondes du cerveau, le point de départ est finalement assez banal : l’apparition d’une maladie chez un être encore empreint des leurres de la jeunesse – intégrité du corps, illusion d’une sorte d’immortalité.

Ce qui l’est moins, c’est cette maladie elle-même qui touche une à trois personnes pour mille. Cela aurait pu, au moment où elle a déboulé, flatter un certain snobisme – maladie collector, plus chic que le cancer, surfait, et moins effrayante au premier abord – si son nom avait été moins laid – les scientifiques devraient peut-être demander conseil aux écrivains, parfois – : « algie vasculaire de la face ».

 

Et quand vous demandez la cause de cette horreur syntaxique et médicale, les blouses blanches vous répondent systématiquement : « Anomalie des zones profondes du cerveau ».

Ce qui veut dire, pour résumer en râpant un peu de fonction euphémisante et dilatoire, que personne n’y comprend rien et qu’on a autre chose à faire, dans les laboratoires, que de travailler sur des maladies qui touchent une à trois personnes pour mille ; et puis arrêtez de poser des questions, à la fin, cessez d’essayer de comprendre le pourquoi du comment, et prenez vos médicaments.

 

L’algie vasculaire de la face, pour vous décrire ça en termes non validés par l’académie, c’est une sorte de super giga migraine nourrie aux OGM qui aurait bu toute l’eau de Fukushima. Bref, un monstre déchaîné que vous ne voulez vraiment pas fréquenter. L’un de ses surnoms sympathiques, c’est « la migraine du suicide »…