Lors de mon séjour à Bastia, j’ai découvert – grâce à Mélissa Epaminondi – le cinéaste Gérard Guerrieri à travers son deuxième long métrage : Fin de règne, une coproduction Mare Nostrum, Atlan Films, La Cie des Taxis Brousse (avec la participation de France 3 Via Stella, si je ne m’abuse) sortie en décembre 2007. Passion immédiate pour son univers transformant la tragédie en farce, avec une ironie jamais cynique et qui parvient à filmer la Corse autrement que comme une carte postale intemporelle. Era tempu !
Fin de règne se situe dans un futur plus ou moins proche où la Corse serait devenue une république autonome et donc, sans doute plus que jamais, aux mains des politiciens, en l’occurrence de Brutus Strossi, lancé dans une élection présidentielle qu’il semble devoir gagner, fort du soutien de Marc-Anto, chef de la mafia locale. Les personnages – du politicard véreux au mafieux gominé en passant par sa pétasse de femme ou sa mère autoritaire – sont encore plus savoureux qu’on ne saurait les imaginer. Mais le scénario ne s’arrête pas à ce récit rondement mené, débutant par une scène au Moyen Âge, où l’on découvre les ancêtres des protagonistes…
Robert Rodriguez à la mode corse, Gérard Guerrieri maîtrise parfaitement les codes du gore et de la série Z pour créer une fiction à la fois délirante et terriblement en prise avec la réalité. La critique est acerbe, l’humour blesse qui doit l’être, les dialogues sont autant de joyaux, sans évoquer quelques trouvailles formelles que je vous laisse découvrir ici.
Si vous n’êtes pas du genre à acheter un film sur Internet – et même si vous auriez franchement tort de vous en priver – vous pouvez toujours regarder ce court extrait :
Ou encore son prologue, assez Aguirre :
… en guettant le prochain Guerrieri.
{Photos ci-dessus : tirées du film Fin de règne.}