
L’un des récits qui constituent Anomalie des zones profondes du cerveau est en italiques. C’est le seul qui soit immédiatement reconnaissable par un changement typographique. Il se déroule dans un chalet au bord du lac Léman. Dans un village nommé Publier. Oui, il y a bien un village nommé Publier en Haute-Savoie, et je le prouve.
Un ami y avait un chalet dont je me suis inspirée. Je n’y avais plus pensé depuis une éternité. La dernière fois que j’y suis allée, ce devait être en 1996 – c’est à cette période que j’ai d’ailleurs situé le récit italique.
C’était assez étrange d’à la fois tâcher de se souvenir précisément de la maison, du village, et de transformer des éléments. Comme dans ces maisons de poupées avec des éléments modulables – je n’en ai jamais possédé (j’avais des voitures…) mais je me souviens de films où l’on voit des petites filles jouer les démiurges en déménageant le salon du bout des doigts…
Si ma mémoire est bonne, le bar du village que j’ai appelé Chez Toby – bonjour, monsieur Sterne – s’appelait à l’époque Chez Totor.
Je n’avais pas pensé à le faire jusqu’à présent, sans doute parce que cette histoire remonte à l’époque d’avant Internet (enfin, le temps où je n’étais pas encore connectée en 56k, en tout cas…), mais je vérifie : Chez Totor existe toujours ! C’est à présent un dancing avec piscine. Et il a même un site Internet…
Tempus fucking fugit.
Je suis quand même bien heureuse d’avoir réussi à faire vivre ce village au nom inespéré dans un livre. ça faisait dix-huit ans que j’en avais envie.