Au printemps dernier, alors que je corrigeais les dernières épreuves d’Anomalie des zones profondes du cerveau, Mélissa Epaminondi m’a appelée pour me demander si ça me disait de participer à un livre évoquant… les maisons de vacances ! dans le cadre de l’exposition Une édition de vacances. Drôle de coïncidence, elle ne savait pas que je venais d’en créer une dans un roman. Mélissa Epaminondi, artiste et architecte, travaille en effet notamment avec le collectif L140 – du nom d’un lieu d’une largeur d’un mètre quarante consacré aux rapports entre art et architecture, dans le 18e arrondissement à Paris. J’avais déjà participé à deux publications accompagnant des expositions à L140 : Hair 140 ainsi que Une éditions de 500 nuits. Mélissa Epaminondi a par ailleurs réalisé un très beau film, Lavezzi (production Stanley White, 2013). Je vous invite à suivre son travail.
Je lui ai répondu que ça tombait plutôt très bien… Et j’ai donc pu poursuivre ma rêverie sur les maisons de vacances. À lire dans Une édition de vacances, avec de nombreux autres textes.
Mon texte pour Une édition de vacances commence ainsi :
« Ma maison de vacances idéale serait au bord de la mer,
tranquille
un coin en Corse idéalement,
ou en Normandie,
une crique cachée
avec un piano à queue,
une grande bibliothèque,
un peu comme celle que j’ai imaginée dans mon livre,
au fil des oublis des invités,
une bibliothèque disparate,
qui marque le passage,
à la fois une maison où l’on peut se concentrer,
écrire,
et, à d’autres moments, un lieu où les gens se rencontrent,
pas dans le sens d’un lieu de fête,
mais pour discuter,
flâner,
ou apprécier le silence ensemble,
écouter
le silence,
reprendre des forces,
nager,
lézarder au soleil,
échanger des recettes.
[…]
Elle semble distendre le temps par sa placidité.
Même lorsqu’elle est fermée, l’hiver,
en dehors des vacances,
elle palpite dans la mémoire comme un laps idyllique
qu’on a hâte de retrouver.
Elle a sa propre odeur
et fait partie de la famille.
On lui confie des secrets,
des amours,
des chagrins.
On y rit,
on y vieillit,
on s’y marie,
on y meurt.
Le paysage s’érode lentement,
ses murs de pierre sont comme des bras rassurants… »