Où l’on a pu constater une fois de plus qu’il est des terres immobiles et que les îles sont, tout particulièrement, des lieux où le temps ne semble pas avoir la même prise qu’ailleurs. Magnétisme du quotidien, paroles mille fois entendues, histoire, histoires. Elles se cachent dans le tissu uniforme des jours. Le silence vient de très loin, du fond obscur des abîmes. La langue s’éveille comme un matériau physique, un réflexe, une donnée génétique. Coule avec le sang. Si un he qualchi cacciadori. Des milliers et des milliers de prunelles ouvertes dans la terre. Chacun devrait dire ses routes, ses carrefours. (À une certaine époque, tout ce qui avait de l’importance se disait en vers.)

L’île.
« L’immobilisme de ceux qui ne la quittent pas, la finitude de ceux qui n’y reviennent que pour mourir, l’anéantissement de ceux qui la quittent pour jamais. »